Non mais quelle année de me…
Je l’avais écrit en avril dernier: après un premier trimestre, 2020 s’annonçait d’ores et déjà comme une Annus Horribilis. Dès janvier en fait, les koalas et les kangourous se brûlaient le derrière, les Américains et les Iraniens étaient à couteaux tirés suite à l’assassinat du Général Soleimani, et l’on entendait parler d’un virus lointain qui faisait des ravages en Chine ainsi que sur les navires de croisières.
Quand on regarde dans notre passé il est parfois difficile de se rappeler en quelle année un événement spécifique s’est produit. Était-ce en 2009? Ou en 2012? Il y a des exceptions à cette règle: 2001, pour le 11 septembre, et 2020, pour la pandémie.
La pandémie. En 2019, qui connaissait vraiment la définition de ce mot, qui signifie « une épidémie présente sur une large zone géographique internationale ». Aujourd’hui, on a les deux pieds dedans.
2020, ça n’a pas été une bonne année pour grand monde, mais je n’irais pas jusqu’à dire comme le Time Magazine que c’était la pire année à jamais.
Sérieusement, il faut avoir une vision à très court terme pour penser que 2020 était « the worst year ever ». Au vingtième siècle seulement, plusieurs années lui font compétition. Vous avez peut-être vu passer l’histoire « Imagine you were born in 1900? » sur les réseaux sociaux? En gros, si vous étiez né en 1900, vous auriez passé votre adolescence dans la Grande Guerre et le début de votre vie adulte en côtoyant la grippe espagnole; en 1929 le krach boursier aura grugé toute vos possessions et dix ans plus tard vous élèverez vos enfants dans un monde en guerre. Le reste de votre vie se déroulera sous la menace d’une guerre atomique pouvant anéantir la planète. Quand on se compare, on se console.
Il y a la grande Histoire, celle des guerres, des cataclysmes et des grandes découvertes, et la petite histoire, celle qui nous touche personnellement, nous ainsi que nos proches. Une année peut être horrible au point de vue historique mais tout de même positive pour certains. Prenez Jeff Bezos d’Amazon: vous ne l’entendrez pas se plaindre de 2020. Il fait plus d’argent en un trimestre que le PIB de certains pays. On ne voit pas non plus les dirigeants – et les investisseurs – de Pfizer et de Moderna s’apitoyer sur leur sort. Ni Rona ni Réno-dépôt. Ni les entreprises de paysagement, les vendeurs de vélo, de ski, les épiciers, etc. Certains pans de l’économie étaient mieux positionnés pour ne pas gaspiller une bonne crise, comme je l’écrivais plus tôt cette année.
J’ai vu récemment sur Facebook une camarade de classe annoncer qu’elle était enceinte à la mi-quarantaine, suivi de #2020Notallbad. Ça m’a bien fait sourire. Comme quoi 2020 peut aussi être une année mémorable pour de bonnes raisons.
En fait, l’année 2020 a bien mal débuté mais elle ne se termine pas si mal que ça: Trump a reçu son congé de la Maison Blanche et les vaccins viennent d’arriver. On peut fonder un peu d’espoir sur la prochaine année!
A tous, des voeux de SANTÉ, tout simplement. Le reste, ça peut attendre 😉
