L’expression latine « annus horribilis », avec deux N, veut bien dire année horrible, et non pas ce que certains peuvent penser… Mais, pour rester dans la même région anatomique, ça désigne effectivement une année de merde.
Annus Horribilis » a été popularisée par la Reine Élizabeth II, fin 1992, pour désigner une année où la famille royale avait connue bien des ennuis: les mariages des princes Charles et Andrew se sont effondrées et le château de Windsor a été la proie des flammes, entre autres calamités. Il faut lire à voix haute ce qu’elle disait dans son accent british high society:
« 1992 is not a year on which I shall look back with undiluted pleasure. In the words of one of my more sympathetic correspondents, it has turned out to be an ‘Annus Horribilis’. I suspect that I am not alone in thinking it so. »
Reine Élizabeth II, 24 novembre 1992
L’expression a été utilisée depuis, à tort ou à raison, pour désigner des années de famine, de conflits, de troubles économiques.
Il me semble que 2020, qui n’a encore que quelques mois, mérite pleinement le titre de Annus Horribilis. Ce sont les organisateurs du Bye Bye 2020 qui vont avoir du matériel… Déjà en janvier on croyait que l’année avait mal débuté avec les feux de forêts qui ravageaient l’Australie. Quelqu’un s’en souvient?
Puis les Américains ont tué le général iranien Qassem Soleimani, ce qui a engendré une frappe de représailles contre une base américaine en Irak. Instagram, une source fiable, comme me le répète souvent un de mes gars (!), prédisait une troisième guerre mondiale…
Mi-janvier on a commencé à entendre parler d’un certain virus qui causait des dommages dans une province reculée de la Chine. J’ai posté une blague à l’époque disant que les créateurs d’Astérix avaient prédit le coronavirus dans l’album d’Astérix et la Transitalique. Une amie avait fait un commentaire du style « c’est tellement du grand n’importe quoi cette histoire de coronavirus!! ». Je me souviens avoir pensé que c’était un peu prématuré comme réflexion; je ne croyais pas si bien dire. Si l’idée même d’une possible pandémie faisait sourire en janvier, on rit jaune maintenant.
Puis, il y a eu la crise du papier de toilettes. Juste y penser, c’est un peu surréaliste. Il y a vraiment une bonne partie de la race humaine qui jugeait que cet article devenait une commodité essentielle. Je ne ferai pas ici de mauvais jeu de mot avec le titre de cet article…
Ensuite, les vrais problèmes sont arrivés chez nous: les hôpitaux débordés, les foyers pour personnes âgées décimés, les morts. Là, on ne rit plus du tout. Heureusement, le gouvernement a pris des mesures nécessaires pour protéger la santé des gens plus à risque. Même si plusieurs d’entre nous courent peu de risques, il demeure que, économiquement, bien peu de gens seront épargnés durant les prochains mois. Et que dire du retard accumulé par les étudiants. Sans compter que nos aînés se retrouvent seuls dans ces moments difficiles. Bien triste année que cette année 2020…
S’il fallait que Trump soit réélu à l’automne, ce serait vraiment le bout de la mar..