Je me suis créé un blogue. Cadeau de moi-même à moi-même, en cette période d’isolement social.
Ça faisait longtemps que je voulais bloguer. Pas sur le coronavirus!! Sur la vie en général, sur la société, sur la famille, sur la politique. En fait, j’avais des idées de blogue sur la vraie crise de la quarantaine, la « mid-life » crisis. Ce moment dans ta vie où tu regardes à la fois en arrière, pour voir ce que tu as accompli jusque-là, et et avant pour tenter de voir où la route te mènera.
Mais je vais quand même parler de la pandémie, car, comme tout le monde, mon esprit est constamment occupé par ce phénomène complètement nouveau.
Je voulais aborder le concept de résilience, un concept dont j’ai appris l’existence il y a exactement 13 ans. Le concept m’a été expliqué par une docteure en psychologie de l’Université Laval, dans le cadre d’une formation en prévision de mon déploiement en Afghanistan.
C’est fascinant, la résilience. Le mot provient du latin resilio, resilire, soit le fait de sauter en arrière ou de rebondir. Le concept de résilience est utilisé en physique, pour définir la résistance aux chocs d’un matériau. Un matériau dit résilient va donc plier et reprendre plus ou moins sa forme initiale sans toutefois casser.
La résilience est aussi utilisée en écologie pour désigner:
La capacité d’un écosystème, d’un habitat, d’une population ou d’une espèce à retrouver un fonctionnement, un développement et un équilibre dynamique normal après avoir une phase d’instabilité engendrée par une perturbation environnementale.
On dit par exemple qu’un sol est résilient quand, après une inondation ou un incendie, la vie reprend. Mais ce n’est pas nécessairement la même flore ou la même faune: c’est une vie intéressante, c’est-à-dire qui a une valeur, un intérêt.
En psychologie, la résilience signifie « la reprise d’un développement nouveau après une agonie psychique traumatique. » C’est la capacité de rebondir après une épreuve, comme une boule de billard rebondit après avoir frappé une bande à très forte vitesse.
L’expression « rebondir » prend tous son sens quand on dit de quelqu’un qu’il vient de « toucher le fond ». S’il touche le fond, c’est qu’après une longue chute il a enfin une base solide pour reprendre son élan et remonter à la surface.
Plusieurs facteurs influent sur la résilience. Au niveau des facteurs internes à une personne, on cite son état d’esprit par rapport aux épreuves et à la souffrance. Au niveau externe, le fait d’être entouré et supporté par des personnes aimantes. La vie va plus facilement reprendre son cours si on est bien entourés et si on peut donner un sens à ce qui nous est arrivé.
Pour qu’il y ait résilience, il faut qu’il y ait un choc, un trauma.
Au rythme où nous sommes affectés comme jamais auparavant (distanciation sociale, fermeture des frontières, fermeture des lieux communs, hôpitaux débordés, krach boursier, mises à pied, etc.), je crois qu’avec du recul on pourra qualifier de trauma collectif la présente pandémie. Pour s’en remettre, individuellement et collectivement, il faudra faire preuve de résilience. Il faudra déclencher le processus de résilience, c’est-à-dire faire en sorte qu’il y ait un développement nouveau.
Heureusement, la race humaine, comme la fleur qui pousse à travers le bitume, possède une capacité de résilience étonnante.
Prenez soin de vous et des autres.
Bravo Eric, très beau texte et très belle réflexion.. à méditer… Bonjour à toute la petite famille…
Merci Jocelyne! J’avais envie de bloguer, après avoir blogué pendant le tour du monde (http://www.voyageravecenfants.com) et après avoir écrit mon guide de voyage en famille. Je vais m’y mettre plus souvent!