Voilà plus de 6 semaines que nous sommes en confinement et, comme tous les parents, nous nous demandons s’il est temps de commencer à « déconfiner ». Le gouvernement Legault a annoncé que le retour à l’école se fera de façon volontaire, sage décision, alors il revient à nous, comme parents, de faire le choix de sortir de notre hibernation.
Forcément, pour une famille, laisser les enfants aller à l’école implique d’ouvrir une brèche dans le cocon que l’on s’était établi. Quels sont les facteurs à considérer pour une sortie progressive? Ils sont personnels, mais je crois qu’il est pertinent d’établir une liste des « risques » et de les comparer aux « bénéfices ». Cet exercice est infiniment plus facile à faire pour une famille que pour le Québec tout entier, on en conviendra.
Au niveau des risques, le premier évidemment est la santé, de soi-même, de ses enfants et des gens que l’on fréquente en général. Selon notre tranche d’âge et nos pré-conditions, si tel est le cas, on a tous un risque différent à gérer. Est-ce qu’on l’on fréquentes des personnes âgées, ou des gens qui ont une immunodéficience? Tout cela pèse lourd dans la balance.
Comment sera géré le risque au sein des écoles? Dans les cafétérias, les autobus, les casiers? La distanciation sociale ne sera pas facile à faire respecter. Et même si les directives sont claires et bien établies, pas certain que les enfants seront sur le qui-vive comme les adultes que l’on croise à l’épicerie.
Du point de vue des bénéfices, être « libéré » des enfants permettra à plusieurs d’enfin accéder à une source de revenu. Des chefs d’entreprise, des restaurateurs, des petits commerçants pourront éviter la fermeture de leur entreprise. Certains ont la chance d’avoir des économies qui peuvent leur permettre de passer à travers les prochaines semaines, sinon les prochains mois. Pour d’autres, l’accès à une source de revenu devient un bénéfice non négligeable.
Exiger la fin des mesures de distanciation simplement pour avoir accès à une coupe de cheveux, par contre, ne m’apparaît pas comme un argument implacable…
Au-delà des risques et des bénéfices, on peut aussi se demander: pourquoi déconfiner? Est-ce bien pour éviter une deuxième vague, ou y a-t-il des raisons économiques ou politiques derrière les décisions du gouvernement? Le déconfinement progressif vise l’immunité collective. Encore faudrait-il que le fait d’avoir été exposé une première fois nous amène à développer des anticorps, ce qui ne semble pas établi pour le moment.
De notre côté, nous avons fait un bilan provisoire. Mon épouse travaille dans le domaine de la santé alors elle n’est pas complètement en confinement et elle a un boulot garanti. J’ai aussi réussi à décrocher des contrats à faire de la maison, alors l’argument financier ne pèse pas lourd dans la balance. Aussi, nous avons déjà fait « l’école à la maison », ou plutôt l’école en voyage pendant une année, alors les enfants ont déjà vécu une forme différente d’éducation. De plus, la garderie pour la petite sera fermée encore plusieurs semaines, alors le choix m’apparaît facile: je ne crois pas que nous allons déconfiner avant l’été. Il faudra bien un jour par contre envisager la possibilité de reprendre notre vie normale.
Et vous, quel calcul faites-vous?
Nous, en Ontario, les écoles seront encore fermées jusqu’au 31 mai, donc pas le choix. Je te répondrai le 1er juin. Mais si j’avais à prendre une décision maintenant, ils n’iraient pas à l’école avant septembre enfin je crois. Les 4 (et surtout Amélie) préfèrent l’école en ligne. Plus rapide, pas de niaisage, tu vas à ton rythme. Mais je suis encore contente, présentement, que le choix soit fait pour moi.
Je crois que le plan de Legault sort aujourd’hui. En fait, je suis aussi content que le choix soit fait pour moi! J’ai vu pour l’Ontario; il va rester quoi, 3 semaines? Est-ce que ça vaut vraiment la peine de ramener tout le monde pour 3 semaines? Surtout qu’en juin il n’y a pas grand apprentissage dans les écoles, on s’entend!